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Burn-out parental : comment s’en sortir ?
Selon un sondage IFOP réalisé en 2022, 20% des mères auraient déjà développé un burn-out parental et 40% d’entre elles sentent qu’elles pourraient un jour vivre une situation de burn-out parental. Si les pères peuvent bien-sûr être touchés, les mères restent celles qui sont le plus souvent concernées. Entre honte et culpabilité, le burn-out parental est un sujet tabou souvent passé sous silence. Comment s’en sortir et retrouver de la joie dans son quotidien de parent ?
Qu’est-ce que le burn-out parental ?
Bien qu’il n’existe pas de définition officielle du burn-out parental, on le décrit généralement comme une détresse psychologique et un état d’épuisement profond, à la fois physique et émotionnel, qui n’est pas ou peu soulagé par le repos. Il est lié à un état de stress chronique dans l’éducation des enfants.
Le burn-out parental s’accompagne d’un sentiment d’échec et d’une perte d’engagement dans la parentalité : le parent prend progressivement ses distances avec son ou ses enfants. Il agit en pilote automatique, comme déconnecté de ses émotions et n’est plus capable d’apprécier les petites et grandes joies du quotidien.
Contrairement à la dépression du post-partum qui survient dans les semaines ou les mois suivant la naissance d’un enfant, le burn-out parental peut se manifester quel que soit l’âge des enfants (tant qu’ils sont encore sous votre toit, en tout cas !)
Les causes du burn-out parental
Selon Isabelle Roskam et Moïra Mikolajczak, chercheuses et autrices du livre Le burn-out parental – L’éviter et s’en sortir, le burn-out parental est avant tout un problème lié à notre société occidentale, très individualiste.
En tant que parents, nous subissons une énorme pression sociale. Nous devrions être au top dans tous les domaines : l’éducation des enfants, le travail, l’entretien de la maison et même le développement personnel.
D’un autre côté, nous n’avons jamais été aussi seuls dans notre “métier” de parent. Comme le dit le dicton, il faut un village pour élever un enfant. Or, le modèle occidental de la famille nucléaire (papa, maman et les enfants), ne nous permet pas d’avoir le relai dont nous avons besoin.
Ainsi, nous nous épuisons à viser l’impossible et nous finissons par nous retrouver complètement à plat physiquement et émotionnellement.
Les signes et symptômes du burn-out parental
Les symptômes du burn-out parental sont à la fois physiques, cognitifs et émotionnels. Le problème, c’est qu’il n’est pas facile de faire la différence entre la fatigue liée au métier de parent et le burn-out parental, d’autant plus que les signes arrivent petit à petit :
- Une fatigue intense, avec le sentiment d’être vidé, des difficultés à réfléchir correctement et l’impression que les tâches du quotidien deviennent insurmontables
- Une distanciation affective vis-à-vis des enfants : perte d’écoute et d’attention, diminution des démonstrations d’affection…
- Une forte irritabilité et une perte de patience
- Une perte d’implication dans le soin et l’éducation des enfants
- Une perte de plaisir dans les moments passés avec les enfants : on n’a tout simplement plus envie d’être avec nos enfants
- Un sentiment d’échec et de culpabilité, accompagné d’une perte d’estime de soi
- De l’anxiété, des troubles du sommeil
Les conséquences de l’épuisement parental
S’il n’est pas pris en charge, le burn-out parental peut avoir des répercussions importantes sur le couple et sur les enfants, avec une augmentation du risque de négligence, voire de comportements violents.
Comment sortir du burn-out maternel ou parental ?
La première chose à faire d’oser en parler :
- à votre conjoint, le cas échéant. Je sais à quel point il est difficile de communiquer de façon non-violente quand on est dans un état d’épuisement, mais le fait de parler de ses ressentis et de ses besoins aide beaucoup à ce que notre message soit vraiment entendu. Vous pouvez regarder cette vidéo qui résume les grands principes de la Communication Non-Violente.
- à un professionnel de santé ou un thérapeute en qui vous avez confiance (médecin, sage-femme, psychologue…) Certains sont spécialisés dans l’accompagnement du burn-out ou de l’épuisement parental.
- à coach parental, éventuellement, qui peut aussi vous aider,
- à une association de soutien comme Les Pâtes au Beurre à Nantes, ou aux personnel d’un LAEP (lieux d’accueil parents-enfants), ou éventuellement la PMI si vous vous y sentez écouté·e
Une prise en charge rapide permet de limiter les conséquences, à la fois sur vous, mais aussi sur le reste de la famille.
Ensuite, il ne faut pas hésiter à demander de l’aide. Par honte, culpabilité ou fierté, nous hésitons trop souvent. Comme si le fait d’avoir délibérément choisi de faire des enfants, nous enlevait le droit d’avoir parfois du relais.
Les grands-parents, les oncles et tantes, les amis, une baby sitter ou une femme de ménage peuvent vous permettre de souffler un peu (oui cela a un coût, mais voyez-le comme un investissement !)
Enfin, prenez vraiment soin de vous, si possible en faisant un vrai break dans votre vie de parent : partir un week-end ou une semaine en solo, vous garder pendant quelque temps une journée par semaine rien que pour vous chouchouter… Comme je le dis plus bas, prendre soin de soi n’est pas égoïste, c’est primordial pour pouvoir prendre soin des autres.
Concernant le travail, à vous de voir avec votre médecin s’il vaut mieux vous arrêter quelque temps pour sortir la tête de l’eau, ou si au contraire votre travail est une soupape.
Comment prévenir le burn-out parental ?
Évidemment, le meilleur moyen de prévenir le burn-out parental serait de recréer ce fameux village autour de nous, pour être entourés et soutenus dans notre parentalité. Malheureusement, à moins de vivre en habitat partagé ou en communauté, ce n’est souvent pas possible dans nos pays.
Voilà quelques pistes pour réduire quand-même les risques de plonger dans l’épuisement :
- Prendre du temps pour soi. Cela peut paraître égoïste, et pourtant, c’est tout le contraire. Nous ne pouvons pas prendre soin des autres si nous ne prenons pas soin de nous en priorité. J’aime beaucoup la métaphore de la carafe : pour pouvoir donner de l’eau à nos enfants il faut que notre carafe soit pleine. Posez-vous cette question : “Qu’est-ce que je peux faire pour remplir ma carafe ?” Yoga, course à pied, tricot, soirée jeux… Si vous manquez d’inspiration, vous pouvez lire 25 idées pour prendre soin de soi en tant que parent. L’idée, c’est de ne pas attendre d’être au bord du craquage pour le faire !
- Dormir suffisamment. Bon, plus facile à dire qu’à faire, je vous l’accorde. Surtout quand les enfants eux-mêmes ne dorment pas bien (je sais de quoi je parle !) Mais vous pouvez quand même mettre en place certaines choses pour avoir des nuits suffisamment réparatrices : se coucher plus tôt, essayer le cododo (cela peut limiter les réveils), alterner les nuits “d’astreinte” avec le conjoint…
- Accepter que tout ne peut pas être parfait. En tant que grande perfectionniste, je sais que c’est dur de lâcher prise ! Soyez indulgent avec vous-même : faire de son mieux, c’est déjà très bien. Et si parfois, il faut lâcher du leste pour souffler un peu, est-ce que c’est si grave ?
- Déculpabiliser. Parce que justement, tout ne peut pas être toujours parfait, et c’est parfait comme ça !
- Faire des déconnexions parentales. J’ai découvert ce concept grâce à La Famille Tortue sur Instagram, et j’adhère complètement. Il s’agit de faire de temps en temps une coupure de 2 ou 3 jours en partant seul·e, à l’hôtel ou chez une connaissance, pour se ressourcer, en laissant les enfants à son conjoint ou à des proches. Bien-sûr, ce n’est pas possible avec un bébé, mais plutôt à partir de 2 ou 3 ans. On en revient avec beaucoup plus de patience et de bienveillance, ça vaut vraiment le coup. Et le conjoint peut faire de même de temps en temps, of course !
- Se faire accompagner par un professionnel, avant d’en arriver au burn-out : coach parental, psychologue, thérapeute, etc…
Pour aller plus loin
- La fatigue émotionnelle et physique des mères, de Violaine Guéritault
- Le burn-out parental – L’éviter et s’en sortir, de Moïra Mikolajczak et Isabelle Roskam
- Le site ClePsy, qui donne des clés concrètes pour éviter de se mettre dans le rouge (l’article a été rédigé au moment du confinement)
Vous trouverez également des pistes sur comment ralentir le rythme pour mieux prendre soin de vous dans l’e-book “Je ralentis !” que vous pouvez télécharger gratuitement ici !