Apprendre avec plaisir : comment accompagner nos enfants

Apprendre naturellement et avec plaisir, c’est possible ?

Avez-vous remarqué que les bébés et très jeunes enfants apprennent énormément de choses en très peu de temps sans même qu’on leur enseigne ? Ils apprennent par exemple à parler, chose hyper complexe, de manière totalement intuitive et sans effort, juste en étant baignés dans leur environnement. Comment faire pour que nos enfants continuent à apprendre avec plaisir en grandissant ?

Cet article participe à l’évènement « Apprentissages ludiques, mes meilleures astuces » du blog “Les coffres magiques”, que j’apprécie pour ses chasses au trésor et ses articles sur la pédagogie et les neurosciences. J’ai particulièrement aimé l’article Découvrez les 8 formes d’intelligence pour aider votre enfant à apprendre efficacement.

Les enfants sont cablés pour apprendre avec plaisir

Jeu ou travail ?

Chez le tout petit enfant, le jeu et les apprentissages sont intimement liés. Le jeu est une chose très sérieuse ! L’enfant s’applique par exemple à balayer ou à étendre le linge. Est-ce un jeu ou un travail, pour lui…? En tout cas, il le fait avec plaisir et sans aucun effort. Il va naturellement vers ce qu’il a besoin de faire pour progresser, avec une implication et une persévérance époustouflantes. Tout ce qu’il fait est source d’apprentissages, la vie est apprentissage.

Bébé apprend avec plaisir

L’école, seul lieu d’apprentissage ?

L’entrée à l’école marque souvent un coup d’arrêt plus ou moins progressif dans cet élan naturel. Déjà en maternelle, on exige de l’enfant qu’il réalise le “travail” demandé : colorier sans dépasser, compter les pommes, trier par couleur… le plus souvent sur une fiche en papier et assis sur une chaise. L’activité n’est pas spontanée, elle ne correspond pas forcément au besoin de l’enfant à ce moment-là. Il se retrouve à devoir faire quelque chose qui n’a pas de sens pour lui. Le jeu libre se dissocie du travail dirigé, aussi ludique soit-il. Ce dernier aurait l’exclusivité des apprentissages ; le jeu, quant-à lui, est relégué au rang de passe-temps improductif.

Beaucoup d’enfants perdent alors leur motivation intrinsèque, et effectuent les tâches demandées pour faire plaisir à l’adulte. Dans ce contexte, les apprentissages, non naturels, deviennent plus difficiles.

Bien sûr, de nombreux enseignants se démènent pour mettre en place des pédagogies innovantes, actives et ludiques. Mais sans volonté politique, difficile de dépasser le cadre d’une classe ou un établissement isolés. Il faudrait revoir complètement notre façon d’envisager l’enseignement, comme le suggère Céline Alvarez dans son livre Les lois naturelles de l’enfant, que je vous recommande chaudement. Laisser l’enfant maître de ses apprentissages est la meilleure façon de conserver sa curiosité et sa motivation.

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Alors comment faire pour que nos enfants conservent cet enthousiasme et cette soif d’apprendre avec laquelle ils naissent ?

Entretenir le plaisir d’apprendre

Choisir une autre forme d’enseignement

Bien que la liberté d’enseignement se restreigne de plus en plus, sachez qu’il est encore possible de ne pas mettre son enfant à l’école publique. Il existe :

  • Des écoles qui pratiquent des pédagogies alternatives comme Montessori, Freinet, ou bien un mélange de plusieurs courants. Ces pédagogies actives et favorisant l’autonomie préservent mieux la curiosité des enfants et leur plaisir d’apprendre. Malheureusement, ces écoles sont peu nombreuses et chères.
  • L’instruction en famille, désormais soumise à autorisation en France. Instruire soi-même ses enfants, c’est la possibilité de les laisser aller vers ce qui a du sens pour eux, et donc ce qu’ils apprendront avec plaisir et facilité.

Ok, c’est bien joli tout ça, mais tout le monde ne peut/souhaite retirer ses enfants de l’école publique (ou privée sous contrat, c’est pareil !). Alors comment on fait ?

Entretenir le plaisir d'apprendre

3 astuces pour rendre les apprentissages naturels et ludiques

Jouer ensemble pour apprendre avec plaisir

En maternelle, le jeu a encore une place importante dans le temps scolaire. Mais à l’entrée au CP, jeux et jouets sont vite rangés au placard, il faut passer aux choses sérieuses ! Ah, non, pas complètement quand-même, les jeux dits “éducatifs” trouvent un peu grâce à nos yeux d’adultes.

Pourtant, TOUS les jeux permettent d’apprendre des choses, même si parfois ce ne sont pas des connaissances reconnues par le système scolaire ou même par la société. Le jeu est associé au plaisir, et entraîne la sécrétion d’hormones facilitant les apprentissages, notamment le BDNF (Brain-Derived Neurotrophic Factor), ce qui contribue à la croissance de nombreux circuits cérébraux.

Si le jeu libre est primordial pour le développement de l’enfant, les jeux de société peuvent être aussi une excellente source d’apprentissage et de bons moments de partage en famille. L’enfant va ainsi apprendre très naturellement à :

  • Respecter les règles (et ça, ce n’est pas une mince affaire !)
  • Élaborer des stratégies, analyser, mémoriser
  • Communiquer avec les autres, coopérer
  • Persévérer
  • Gagner…ou perdre !

Des compétences qui lui serviront toute sa vie. D’ailleurs si vous voulez des références de jeux de sociétés modernes et sympas, j’en parle dans cet article.

Suivre les centres d’intérêt et passions de l’enfant

Beaucoup d’enfants sont passionnés par un sujet à un moment ou un autre : les dinosaures, les pompiers, l’astronomie ou les instruments de musique… Peu importe ! L’idée, c’est de nourrir cette passion avec tout ce qu’on peut trouver : des livres de la médiathèque, des activités manuelles, des expositions, visites, rencontres avec d’autres passionnés de tous âges, etc…

En pratiquant toutes ces activités, l’enfant va non seulement devenir un expert du sujet, ce qui va renforcer sa confiance en lui, mais il va aussi acquérir énormément de compétences transverses : vocabulaire, lecture, s’exprimer à l’oral,histoire, maths, géographie, sciences… Ne vous arrêtez pas à ce qui est dans le programme scolaire !

Apprendre avec plaisir et passion

Pour vous donner un exemple, mon fils s’est passionné pour les trains vers l’âge de 3 ans et demi. Nous avons nourri cette passion : nous avons emprunté tous les livres de la médiathèque sur le sujet, fabriqué des trains en carton, en pâte à sel, dessiné des trains et des rails sur les vitres, visité une expo de trains miniatures, voyagé en train à vapeur dans les Cévennes…

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Sans aucun effort, en quelques mois, il a appris, entre autres :

  • à lire l’heure pour savoir quand le prochain train allait passer sur la voie ferrée près de chez nous
  • à déchiffrer les noms des villes sur le panneau des départs
  • le fonctionnement de la machine à vapeur
  • des notions de vitesse et de distance (le TGV roule à 320 km/h, c’est moins que le Transrapid qui roule à 430 km/h…)
  • des notions de géographie (oui, parce que le transsibérien va de Moscou à Vladivostok !)
  • les enjeux écologiques actuels et l’importance de privilégier les transports moins polluants…

Nous fonctionnons de cette manière en instruction en famille, mais c’est possible de le faire aussi à côté de l’école, sans pression, juste en suivant l’élan de l’enfant. Pour les parents dont les enfants galèrent avec certains apprentissages formels de l’école, utiliser des supports en lien avec la passion de l’enfant peut tout changer !

Être au contact de la nature

Aujourd’hui, les enfants passent la majorité de leur temps à l’intérieur. Selon une étude de Institut National de Veille Sanitaire (devenu Santé Publique France) parue en 2015, 4 enfants sur 10 ne jouent jamais dehors en semaine.

Or, les activités dans la nature favorisent le développement des facultés cognitives de l’enfant, sa créativité et son imagination, ainsi que sa pensée critique. Plusieurs études l’ont montré.

Donc non seulement, être dehors aide à apprendre avec plaisir, mais en plus, la nature en elle-même est une source d’apprentissages extraordinaire. Être en plein air, c’est être au contact de la vie. Même en ville, les possibilités sont nombreuses.

Si vous êtes en manque d’inspiration, vous voudrez peut-être lire cet article : 18 idées d’activités nature en famille faciles et presque gratuites. Chacune de ces activités, sans en avoir l’air, est source d’apprentissages. Regarder les étoiles, c’est s’initier à l’astronomie. Faire pousser du basilic, c’est une leçon de botanique. Participer à un ramassage de déchets, c’est prendre conscience de l’importance des éco-gestes, etc…

Si vous avez des expériences ou anecdotes à raconter sur des apprentissages qui se sont faits tout naturellement chez vos enfants par le jeu, partagez-les en commentaire !

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11 réflexions sur “Apprendre avec plaisir : comment accompagner nos enfants ?”

  1. Merci de rappeler le nombre d’apprentissages que nos enfants découvrent en dehors de l’école ! Bravo à votre petit bonhomme et tous ses apprentissages liés à sa passion 🙂 Ici c’est à 3 ans qu’il a laissé les roulettes de son vélo, nous étions un peu frileux mais avons suivi son élan et fais confiance. Aujourd’hui, rebelote lorsqu’il nous a demandé à faire les 3km qui vont jusqu’à l’école avec 2 énormes montées: et il a réussi et été très fier de lui. Il apprend maintenant à réparer son vélo, l’entretenir, connait tous les panneaux du code de la route, les muscles utilisés dans les jambes qu’il n’aurait pas appris à l’école 🙂

  2. Un article très complet qui me donnerait presque d’avoir un 2ème enfant pour tenter la grande aventure de l’IEF 🙂 Plus sérieusement, merci beaucoup pour ton partage et ta vision qui, je trouve, “remet l’église au centre du village”.

  3. Waouh, fan de l’article, Merci! J’ai un petit garçon de 16 mois, on ne pratiquera pas l’IEF même si j’aurais adoré… On a encore le temps d’y réfléchir (en Suisse l’école commence à 4-5ans). Mais c’est vrai que j’ai envie de lui donner une instruction différente, plus tournée vers la nature. Alors même s’il aura un cadre précis à l’école, ça ne m’empêchera pas de développer son plaisir d’apprendre avec moi sur des sujets bien précis, tout au long de l’année en fonction des saisons 🙂 Je me réjouis de lire d’autres articles sur le sujet!

    1. Avec plaisir ! J’ai en Suisse aussi et il me semble que le système scolaire est un peu mieux qu’en France dans l’ensemble. Déjà, 4-5 ans, c’est bien mieux que 3 ans pour entrer à l’école !

  4. J’adore, je plussoie, et j’essaie d’appliquer le plus possible avec mes rois cacahuètes !! Merci beaucoup pour ce rappel, avec l’entrée à la maternelle leur besoin de jouer librement s’est beaucoup accru ! Tout ce que tu dis est tellement vrai 😉 bravo ! Abrazos.

  5. Je ne connaissais pas l’école ou pédagogie Freinet, je vais regarder et certainement découvrir des méthodes intéressantes pour les enfants.
    Effectivement, l’école ne doit pas être le seul lieu d’apprentissage.
    Par contre, il est difficile de garder un enfant motivé à apprendre avec tout ce qui est proposé maintenant comme divertissement, moi j’appelle ça abroutissement. Il faut vraiment être ingénieux dans les propositions, pour l’apprentissage soit vraiment ressenti comme un jeu, un moment de plaisir et de partage.

    1. Bonjour Marie et merci pour ce commentaire ! Je dirais justement qu’il ne faut pas essayer de proposer un jeu dans un but d’apprentissage, mais plutôt voir le jeu comme une opportunité d’apprentissage. Il est vrai que les écrans sont un vrai problème aujourd’hui et ont aussi tendance à couper les enfants de leur curiosité sur le monde qui les entoure 😔

  6. Impressionnant l’exemple de ton fils ! Merci Chloé pour décortiquer le processus d’apprentissage, c’est passionnant et je pense que ça peut servir même aux adultes 😉 Voir l’apprentissage comme un jeu aide vraiment.

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