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Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent – Résumé et avis
Des livres sur la parentalité, j’en ai lu un certain nombre… Et Parler pour que les enfants écoutent… fait incontestablement partie de mon top 5, ceux qui ont changé ma vie de parent. Ce grand classique est selon moi un incontournable que tous les parents devraient lire pour mieux communiquer avec leurs enfants.
Adele Faber et Elaine Mazlish ont animé de nombreux ateliers de discussion et de soutien entre parents, en se basant sur les travaux de leur mentor Haim Ginott, psychologue pour enfants, ainsi que sur leur propre expérience de maman. Avec “Parler pour que les enfants écoutent…”, les autrices ont voulu mettre à disposition de tous les parents les habiletés qu’elles ont pu acquérir au cours de ces années de pratique et d’échanges.
Si cet article vous intéresse, vous voudrez peut-être lire aussi L’importance des routines pour les enfants et Livres bienveillants pour enfants : 5 coups de coeur
Dans chaque chapitre de Parler pour que les enfants écoutent…, on retrouve des exemples concrets et réels de dialogues entre parents et enfants, issus des ateliers animés par les autrices. Les conseils et habiletés enseignés sont illustrés par des petites bandes dessinées, ce qui en fait un ouvrage à la fois très agréable à lire et facile à mettre en pratique.
Je vous donne dans ce résumé les grandes idées développées dans le livre, mais je vous conseille vraiment de vous le procurer pour les exemples et illustrations qui en font toute sa richesse.
Cet article participe à l’évènement “Le livre sur la parentalité qui a changé ma vie de parent” du blog Une maman deux maisons, que j’apprécie pour ses astuces pour une éducation bienveillante. J’ai particulièrement aimé l’article “20 activités pour développer confiance en soi et estime de soi“
Chapitre 1 : Aider les enfants aux prises avec leurs sentiments
Première partie : les habiletés à acquérir
Dans ce chapitre, Adele Faber et Elaine Mazlish nous rappellent que la reconnaissance des émotions et sentiments des enfants est un prérequis indispensable à une bonne communication. La négation des sentiments entraîne chez les enfants une réelle confusion et leur enseigne qu’il ne faut pas faire confiance à leurs ressentis.
Par exemple, quand un enfant nous dit qu’il a chaud et que nous répondons “Mais non, il fait froid aujourd’hui, garde ton manteau !”, nous invalidons son ressenti et lui laissons croire qu’il n’est pas capable de savoir quand il a chaud.
Les autrices nous donnent l’astuce d’essayer de nous mettre à la place de nos enfants pour mieux les comprendre. Ou bien d’imaginer notre conjoint à la place de notre enfant, qui nous dirait la même chose. Chaque personne est différente et a des ressentis différents.
Pour aider les enfants aux prises avec leurs sentiments :
1.Écoutez avec toute votre attention
Il est important d’être pleinement présent pour écouter ce que l’enfant a à nous dire, en le regardant, sans faire autre chose en même temps.
2. Accueillez les sentiments à l’aide d’un mot ou d’un son
Vous pouvez laisser simplement s’exprimer en ponctuant le récit de “Oh ! Hum ! Je vois.” de façon bienveillante. Cela l’invite à explorer ses propres pensées et sentiments, voire même à trouver ses propres solutions.
3. Nommez les sentiments
“Ça doit être vraiment frustrant !”
Souvent, quand on essaye de nier un sentiment ou une émotion de notre enfant, il est encore plus bouleversé. Lorsque l’enfant entend les mots qui précisent ce qu’il vit, il se sent compris et reconnu. Cela contribue à le réconforter.
4. Utilisez l’imaginaire pour leur offrir ce qu’ils désirent
“J’aimerais pouvoir faire mûrir la banane pour toi tout de suite !”
Souvent, nous utilisons des arguments logiques pour expliquer à notre enfant pourquoi il ne peut pas avoir ce qu’il désire. Mais plus on explique, plus il proteste ! Utiliser l’imaginaire pour lui donner ce qu’il désire lui montre qu’on l’a compris.
Au-delà des mots, c’est surtout l’attitude empathique sincère qui prime. Il est également important de résister à la tentation de donner des conseils pour résoudre le problème de l’enfant par une solution immédiate ou de réparer les choses de façon instantanée. L’enfant va ainsi trouver ses propres solutions.
Tous les sentiments peuvent être accueillis, en revanche, certaines actions doivent être stoppées : “Je vois combien tu es fâché contre ton frère. Dis-le lui avec des mots, pas avec tes poings.”
Deuxième partie : questions, commentaires et témoignages
Dans cette partie de Parler pour que les enfants écoutent, les autrices répondent à 10 questions qu’elles ont pu avoir de la part des parents dans les ateliers qu’elles ont animés. Ensuite, Adele Faber et Elaine Mazlish donnent quelques conseils sur la façon d’appliquer les habiletés présentées.
- Les enfants n’aiment pas qu’on répète textuellement ce qu’ils ont dit (je les comprends bien, je déteste ça aussi, et c’est ce qui m’agace parfois avec la Communication Non-Violente).
- Certains enfants n’aiment pas qu’on leur parle quand ils sont contrariés. Notre simple présence est dans ce cas la meilleure façon de les réconforter.
- Des enfants s’énervent quand on leur donne une réponse appropriée mais sans émotion.
- Il n’est pas nécessaire de répondre avec une intensité plus élevée que celle ressentie par l’enfant. Il n’a pas besoin qu’on ajoute les émotions de ses parents aux siennes.
Ce chapitre se termine par de nombreux témoignages de parents.
Chapitre 2 : Susciter la coopération
Première partie : les habilités pour susciter la coopération
En tant que parents, nous passons une bonne partie de nos journées à essayer de faire en sorte que nos enfants se comportent de façon correcte à nos yeux et à ceux de la société. Ce qui peut être difficile et épuisant. Plus on insiste et plus ils résistent. En fait, le problème réside dans l’écart entre nos besoins et ceux de nos enfants.
Les autrices nous invitent dans un premier temps à faire la liste des choses que nous souhaitons que nos enfants fassent, ou ne fassent pas, sur une journée type.
Traditionnellement les parents utilisent différentes méthodes pour tenter d’amener les enfants à faire ce qu’ils souhaitent :
- Faire des reproches et accuser : “Tu as encore laissé des traces de doigts sur la porte !”
- Mettre des étiquettes négatives : “Regarde comme tu manges, tu es dégoûtant !”
- Menacer : “Si tu n’as pas fini de t’habiller à trois, je pars sans toi !”
- Donner des ordres : “Range ta chambre tout de suite !”
- Faire la morale
- Donner des avertissements : “Tu vas tomber !”
- Jouer les martyrs : “Tu veux me rendre malade ?”
- Comparer : “Pourquoi tu fais pas comme ton frère ?”
- Faire des remarques sarcastiques : “C’est ça que tu vas porter ? Des carreaux avec des pois ?”
- Faire des prédictions : “Continue à être égoïste, tu verras, tu n’auras plus d’amis !”
Comment nous sentirions-nous à la place de notre enfant dans chaque situation ?
Les autrices nous présentent ensuite les 5 habiletés pour susciter la coopération :
1. Décrivez ce que vous voyez ou décrivez le problème
“La lumière est restée allumée dans la salle de bain”. L’enfant en déduit seul ce qu’il faut faire. Évitez d’utiliser le “tu”. Cette technique a plus de résultats si l’enfant sent que sa contribution est réellement nécessaire.
2. Donnez des renseignements
“Les enfants, le lait tourne quand on le laisse en dehors du frigo”. Comme dans la cas précédent, l’enfant va trouver de lui-même ce qui doit être fait. En donnant des renseignements, nous faisons à l’enfant un cadeau qu’il pourra toujours utiliser. Il semble aussi que l’enfant interprète cela comme un geste de confiance. Attention, il ne faut pas donner à l’enfant un renseignement qu’il connaît déjà, il trouverait ça sarcastique.
3. Dites-le en un mot
Dire “Julie, tes chaussures” plutôt que de faire de longs discours sur le pourquoi on enlève ses chaussures en entrant dans la maison est simple et efficace. Les enfants n’aiment pas les longs sermons. Évitez d’utiliser le prénom de l’enfant seul, car il finira par l’associer à de la désapprobation.
4. Parlez de vos sentiments
“Je ne me sens pas respectée lorsqu’on me coupe la parole” ou bien “C’est une bonne idée de te tenir loin de moi en ce moment. Je me sens irritable et tu n’y es pour rien”. Cela permet d’être sincère sans blesser l’enfant par une étiquette négative. En général, les enfants dont on respecte les sentiments sont enclins à respecter ceux des adultes, mais il peut y avoir une période de transition ! Attention, certains enfants très sensibles ont du mal à supporter des phrases comme “Je suis furieuse !”. Dans ce cas, il vaut mieux utiliser une autre habileté.
5. Écrivez une note
Les enfants adorent recevoir des messages, même s’ils ne savent pas lire. Passer par l’écrit peut avoir un plus grand impact et peut les encourager à passer par l’écrit en retour. Les autrices donnent l’exemple d’un père qui a laissé un mot sur le miroir de la salle de bain pour sa fille qui laisse des cheveux longs dans le lavabo : “Au secours ! Les cheveux dans mon tuyau me rendent malade ! Gloups. Ton évier bouché”
Plusieurs exercices sont ensuite proposés pour mettre en pratique ces 5 habiletés.
Deuxième partie : questions, commentaires et témoignages
Comme pour le premier chapitre sur l’accueil des émotions, nous retrouvons ici les questions de parents qui sont revenues souvent au cours des ateliers.
Viennent ensuite des compléments pour bien utiliser les 5 habiletés. Par souci de lisibilité, je les ai insérées directement dans le paragraphe dédié à chaque habileté ci-dessus.
Chapitre 3 : Remplacer la punition
Première partie : les 6 façons de remplacer la punition
Pour commencer ce troisième chapitre de Parler pour que les enfants écoutent…, les autrices proposent deux scénarios pour essayer de comprendre ce qui pousse les parents à punir leurs enfants et comment se sentent ces derniers lorsqu’ils sont punis.
D’après les échanges qu’elles ont pu avoir avec des parents en ateliers, les raisons pour lesquelles ils punissent leur enfants sont :
- Si on ne le fait pas, ils vont faire les pires bêtises encore et encore
- Parfois, je suis tellement à bout que je ne sais pas quoi faire d’autre
- Sans punition, comment l’enfant peut-il apprendre ce qu’il a le droit de faire ou non ?
- C’est la seule chose que l’enfant comprend
Essayez de vous souvenir comment vous vous sentiez lorsque vos parents vous punissaient. En général, la punition génère des sentiments de vengeance, de haine, de revanche, de culpabilité, de mépris ou d’humiliation. Elle n’amène pas du tout l’enfant à regretter ou à réfléchir sur ce qu’il a fait, contrairement à ce qu’on entend souvent. Ainsi, la punition n’a pas sa raison d’être dans une relation bienveillante.
Pour remplacer la punition, on peut :
- Indiquer à l’enfant une façon de se rendre utile
“Pourrais-tu choisir 3 gros citrons pour nous ?”
- Lui exprimer fortement notre désaccord (sans attaquer sa personnalité)
“Je n’aime pas ce qu’il se passe. Ça dérange les clients quand les enfants courent dans les allées”.
- Formuler nos attentes
“Je m’attends à ce que mes outils me soient rendus rapidement et en bon état quand on me les emprunte.”
- Lui montrer comment redresser la situation
“Cette scie a maintenant besoin d’un peu de laine d’acier et de beaucoup d’huile de coude.”
- Lui offrir un choix
“Tu peux marcher ou t’asseoir dans le chariot. Tu décides”.
- Passer à l’action : le déplacer ou le retenir
“Je vois que tu as décidé de t’asseoir dans le chariot” (l’enfant a continué à courir dans le magasin). Il s’agit ici de laisser à l’enfant la possibilité de vivre les conséquences de son comportement. Par exemple, si on doit quitter le magasin à cause d’un comportement exécrable, on ne pourra pas faire de gâteau car on n’aura plus d’œufs.
Lorsque ces habiletés ne suffisent pas pour résoudre un problème récurrent, on peut alors avoir recours à la résolution de problème avec l’enfant.
Les 5 étapes de la résolution de problème :
1.Parler des sentiments et des besoins de l’enfant
“J’imagine que tu dois te sentir…”. Il faut essayer de réellement comprendre comment l’enfant se sent à ce sujet. Une fois qu’il se sent compris, l’enfant est en mesure d’entendre les besoins et sentiments de l’adulte.
2. Parler de vos propres sentiments et besoins
“Voici comment je me sens à ce sujet”. Rester bref et précis, sinon cela devient pénible pour l’enfant.
3. Faire ensemble un brainstorming pour trouver des solutions acceptables pour les deux
“Voyons si nous pouvons trouver une solution qui nous conviendra à tous les deux”. Si possible, laissez l’enfant trouver les premières idées.
4. Ecrire toutes les idées sans les évaluer
“J’écris ça… Quoi d’autre ?” Évitez de faire des commentaires dévalorisants pour l’enfant.
5. Faire ensemble le tri dans les solutions et choisir celles auxquelles on va donner suite
Il est nécessaire de faire un plan d’action précis pour la mise en application des idées retenues : écrire les étapes, la personne qui en sera responsable, et quand elle devra le faire.
Le parent ne doit pas accepter que l’enfant le blâme ou l’accuse.
Deuxième partie : questions, commentaires et témoignages
Les autrices répondent d’abord à 10 questions fréquentes posées par les parents en atelier notamment sur la différence entre punition et conséquences naturelles.
Elles poursuivent avec des avis d’experts sur la punition, qui confirment leur point de vue. Puis viennent différents témoignages de parents ayant testé les alternatives à la punition.
Troisième partie : supplément à la résolution de problèmes
Pour que la résolution de problème fonctionne, il faut veiller d’abord à :
- Se mettre dans une posture d’accueil et d’écoute
- Eviter de juger et de faire la morale
- Prendre en compte toutes les idées, même farfelues
- Prendre le temps nécessaire
Le mot d’ordre est le respect de soi-même, de l’enfant et des possibilités évoquées.
Pour terminer ce chapitre, les autrices abordent les questions fréquentes au sujet de la résolution de problème, ainsi que de nombreux témoignages de parents.
Chapitre 4 : Encourager l’autonomie
Première partie : les 6 clés pour encourager l’autonomie
La meilleure façon d’aider nos enfants à devenir des personnes indépendantes est de leur donner l’occasion de faire les choses par eux-mêmes, de les laisser apprendre de leurs erreurs et trouver en eux les ressources pour résoudre leurs problèmes.
Les autrices de Parler pour que les enfants écoutent… reconnaissent que c’est plus facile à dire qu’à faire et que tous les parents ont déjà couru à la rescousse de leurs enfants pour les aider à enfiler leurs chaussures et arriver à l’heure à l’école ! Nous faisons beaucoup de choses à la place de nos enfants par habitude, ou pour aller plus vite. Nous voulons aussi rendre service, les protéger de la déception et de la douleur. Et nous avons tendance à considérer leurs échecs comme les nôtres. Et surtout, nous éprouvons de la satisfaction à savoir que nos enfants ont besoin de nous, à nous sentir indispensables !
Adele Faber et Elaine Mazlish proposent ensuite plusieurs situations concrètes du quotidien pour nous aider à comprendre ce que l’enfant ressent quand on intervient sans arrêt : impuissance, baisse d’estime de soi, ressentiment, frustration, colère…
Les 6 clés pour encourager l’autonomie des enfants :
- Présenter des choix à l’enfant
“Tu préfères mettre ton pantalon gris ou ton pantalon rouge ?” ou “Tu préfères faire tes devoirs avant ou après le repas ?”. Même si cela paraît anecdotique, chaque petit choix permet à l’enfant de prendre la responsabilité de sa propre vie. Souvent, rien que de laisser le choix de la manière dont une chose doit être faite diminue le ressentiment de l’enfant : “Tu préfères prendre ton médicament avec du jus de pomme ou du sirop ?”. On peut aussi inviter l’enfant à exprimer un choix qui vienne de lui et qui soit acceptable pour tout le monde.
- Lui montrer qu’on respecte ses efforts
“C’est vrai que ça peut être difficile de faire ses lacets / d’additionner des fractions !”. Contrairement aux idées reçues, dire à l’enfant que c’est facile peut être contreproductif : s’il y arrive, il pensera qu’il n’a aucun mérite, et s’il n’y arrive pas, il se dira qu’il est nul…
Plutôt que de faire à sa place, on peut donner à l’enfant des informations utiles : “C’est parfois plus facile de pousser la fermeture éclair jusqu’au fond avant de tirer vers le haut.”
- Ne pas lui poser trop de questions
Au retour de l’école, nous avons tendance à poser plein de questions à l’enfant sur sa journée, mais ils peuvent le percevoir comme un intrusion dans leur vie personnelle. A la place, on peut simplement dire “Je suis contente de te retrouver !”
- Ne pas se précipiter pour répondre à ses questions
“C’est une question intéressante, qu’en penses-tu ?” Cela laisse à l’enfant la possibilité de chercher lui-même la réponse, de faire des hypothèses…
- L’encourager à utiliser des ressources extérieures au foyer
Le monde n’est pas un endroit hostile… Pour que nos enfants ne soient pas dépendants de nous, nous pouvons les laisser poser la question à une autre personne : commerçant, enfant plus âgé, médecin… La réponse aura souvent plus de poids que celle donnée par les parents.
- Ne pas étouffer l’espoir
En voulant protéger nos enfants contre la déception, nous les empêchons de rêver… et parfois de réaliser leurs rêves ! “Ah bon, tu penses à une carrière d’astronaute ? Tu veux m’en parler ?”
On nous propose ensuite un petit exercice pour nous entraîner à favoriser l’autonomie dans des situations du quotidien.
En réalité, beaucoup des autres habiletés vues précédemment peuvent aussi encourager l’autonomie : accueillir les sentiments des enfants, décrire ce que nous ressentons, donner des renseignements, avoir recours à la résolution de problème…
Les autrices nous invitent ensuite à mettre en pratique ces habiletés dans notre quotidien et à observer les réactions des enfants.
Pour Adele Faber et Elaine Mazlish, il existe encore d’autres façons d’encourager l’autonomie :
- Laisser l’enfant gérer son intimité physique : éviter d’épousseter ses vêtements, d’écarter les cheveux qui lui tombent dans les yeux…
- Ne pas se mêler des petits détails de sa vie
- Ne pas parler d’un enfant en sa présence, cela peut le mettre mal à l’aise. Il se sent comme un objet appartenant à ses parents.
- Laisser l’enfant répondre : “Jean est capable de vous le dire. C’est lui qui le sait !”
- Montrer à l’enfant qu’on a confiance, le moment viendra où il sera “prêt” : “Je ne m’en fais pas, quand tu seras prêt, tu mettras la tête sous l’eau”
- Ne pas abuser du “Non” : Le “non” a tendance à placer les enfants en opposition directe. Les autrices donnent plusieurs alternatives au “non”, avec des exemples pour chacune : donner des renseignements, accueillir les sentiments, décrire le problème, remplacer le “non” par “oui” quand c’est possible, se donner le temps de réfléchir.
Les autrices ajoutent que lorsqu’on donne des conseils immédiats à un enfant, il peut se sentir stupide ou éprouver du ressentiment. Alors que quand il décide lui-même ce qu’il va faire, sa confiance en lui grandit et il apprend à assumer la responsabilité de sa décision.
On peut en revanche les aider à mettre de l’ordre dans leurs idées et leurs sentiments, formuler le problème comme une question ou indiquer des ressources extérieures au foyer que l’enfant peut utiliser.
Ce chapitre se termine à nouveau par de nombreux témoignages de parents qui ont appliqué les conseils pour encourager l’autonomie.
Chapitre 5 : Utiliser les compliments
Première partie : Les 3 façons de complimenter pour améliorer l’estime de soi
L’estime de soi a des conséquences très profondes sur le processus de pensée, les émotions, les désirs, les valeurs et les buts de l’être humain. En tant que parent, comment pouvons-nous aider nos enfants à avoir une bonne image d’eux-mêmes ?
Le compliment est sans doute l’un des moyens les plus efficaces, à condition de l’utiliser à bon escient, car la réaction peut être complètement différente de celle souhaitée. Les autrices nous invitent à le vérifier avec des petits exercices de mise en situation.
Les compliments qui évaluent mettent les enfants mal à l’aise. Il est préférable de décrire de façon admirative ce qu’on voit ou ce qu’on ressent pour que l’enfant soit ensuite capable de se complimenter lui-même : “Je vois que tu as fait un rond bleu et des traits verts, et puis des tortillons, là et là,…” ou “Je suis très émue par ton poème sur l’aigle”. On parle de compliments descriptifs.
Plusieurs exercices nous proposent ensuite de distinguer des compliments qui évaluent et des compliments descriptifs.
On peut aussi utiliser un mot pour résumer : “Tu as travaillé pendant plus d’une heure à mémoriser des définitions. J’appelle ça de la persévérance !”
En résumé, pour complimenter un enfant, on peut :
- Décrire ce qu’on voit
- Décrire ce qu’on ressent
- Résumer en un mot un comportement digne de louanges
Deuxième partie : Commentaires, questions et témoignages
En général, nous avons plus tendance à faire remarquer ce qui ne va pas qu’à faire des compliments. À nous d’inverser la tendance dans notre quotidien de parents !
Précautions à prendre avec les compliments :
- Ils doivent être adaptés à l’âge et au niveau de l’enfant
- Ils ne doivent pas souligner les échecs ou faiblesses du passé
- Un enthousiasme excessif peut être perçu comme une pression pour l’enfant
- Le compliment descriptif invite à la répétition (donc éviter de souligner une action qu’on ne veut pas voir se reproduire !)
Enfin, ce chapitre se termine par les questions et témoignages de parents.
Chapitre 6 : Aider les enfants à se libérer des rôles qui les empêchent de s’épanouir
Adele Faber et Elaine Mazlish nous mettent en garde contre les “étiquettes”, qui enferment les enfants dans un rôle. “Benoît est naïf, tout le monde peut profiter de lui”, “Je ne sais plus quoi cuisiner pour Julie, elle est si difficile”.
Elles proposent 3 scénarios à analyser pour bien comprendre comment l’enfant se sent et ses réactions en fonction de notre comportement à nous. Il suffit parfois de quelques mots, un ton de voix, un regard pour que l’enfant se sente lent, stupide… Et son comportement va inexorablement coller avec cette étiquette. Alors que si on le considère comme fondamentalement aimable et compétent, il se sentira tout de suite capable.
Quelques conseils pour aider un enfant à se libérer d’une étiquette :
- Rechercher les occasions de lui présenter une nouvelle image de lui-même
“J’aime cette façon de me parler. Tu as dit ce que tu avais à dire sur un ton très agréable”
- Le placer dans des situations qui lui permettent de se voir d’un oeil différent
“Gabriel, veux-tu diviser ces bonbons pour que chacun ait une part équitable ?” (à un enfant “gourmand”)
- Faire en sorte qu’il nous entende dire des choses positives à son sujet
Raconter une situation au téléphone à un proche, par exemple. “Il a tendu son bras bien droit, même si le vaccin faisait mal”.
- Donner nous-même l’exemple du comportement qu’on souhaite voir chez lui
“Tant pis, je vais être bonne perdante. Félicitations !”
- Etre le coffre aux trésors des bons coups
Rappeler à l’enfant une situation dans laquelle il a eu le comportement qu’on souhaite voir. “Je me souviens de la fois où tu as…”
- Exprimer nos sentiments et attentes lorsque son comportement reflète l’ancienne image qu’il avait de lui-même
“Cette façon de me parler me contrarie. Peux-tu me le demander d’une autre façon ?”
Beaucoup d’autres habiletés présentées dans le livre peuvent aussi contribuer à aider un enfant à se libérer des étiquettes.
Les autrices de Parler pour que les enfants écoutent… proposent ensuite un exercice pour mettre en pratique ces habiletés avec nos enfants, puis l’une d’elles partage son expérience personnelle avec son fils David que l’institutrice trouve “têtu”.
Dans la deuxième partie de ce chapitre, nous pouvons découvrir de nombreux témoignages de parents qui ont aidé leurs enfants à se libérer d’une étiquette un peu trop collante…
Chapitre 7 : Tout mettre ensemble
Pour aider un enfant à se libérer d’un rôle, la plupart des habiletés vues précédemment dans le livre sont utiles et complémentaires : l’accueil des émotions et des sentiments, l’autonomie, la valorisation, les alternatives aux punitions…
Les autrices nous montrent l’intérêt de la combinaison des habiletés dans deux scénarios avec la même petite fille mais deux mamans différentes : une qui utilise les outils qu’elle a appris dans le livre et l’autre non.
Bien sûr, dans la vraie vie, on ne peut pas toujours avoir une réaction appropriée comme dans un scénario déjà écrit. Mais en gardant la ligne de conduite décrite dans le livre, on ne s’en éloigne pas beaucoup.
A nous aussi d’être vigilants à ne pas nous enfermer dans un rôle : mère permissive, mère autoritaire…
Pour terminer, Adele Faber et Elaine Mazlish reviennent sur les raisons profondes qui les ont poussées à écrire ce livre :
- trouver une façon de vivre ensemble qui nous permette d’être à l’aise dans notre peau tout en aidant les autres à se sentir à l’aise, qui exclut le blâme et les réprimandes,
- une façon d’être plus sensible aux sentiments les uns des autres,
- une façon d’exprimer l’irritation ou la colère sans causer de tort,
- une façon de respecter les besoins des enfants tout en étant aussi respectueux de nos propres besoins
- permettre aux enfants d’acquérir le sens des responsabilités tout en tenant compte d’autrui.
Elles souhaitent également rompre le cycle du langage toxique qui se transmet de génération en génération pour que nous puissions transmettre à nos enfants un autre héritage.
Et vous, avez-vous lu “Parler pour que les enfants écoutent…” ? Quel livre de parentalité a eu le plus d’impact sur votre quotidien de parents ?
Su le sujet vous intéresse, vous voudrez peut-être voir aussi la vidéo : 5 livres à lire sur l’éducation
6 réflexions sur “Parler pour que les enfants écoutent… – Résumé”
Excellent livre que j’ai lu il y a quelques années, merci pour ce résumé très complet qui permet de raffraîchir la mémoire et de reprendre quelques bonnes habitudes
Livre super intéressant.
J’étais sceptique sur la verbalisation des émotions par les enfants en bas-âge. Pour ma part, je faisais l’effort de nommer l’émotion dans laquelle je me trouvais, mais de là à ce que l’enfant fasse de même… Mais un jour, mon fils de 3 ans à l’époque m’a bluffé, lorsqu’il m’a dit qu’il était déçu et que c’était ce qui le rendait triste ! Depuis, je suis une convaincue !!! 😂
Arrêter de nier les émotions de l’enfant est aussi un gros travail en tant que parents ! On ne s’en rend pas compte, mais nous le faisons malheureusement très souvent. Le simple fait d’en prendre conscience nous permet déjà de mieux adapter nos réactions.
Merci pour cet article très riche.
Merci pour ce super résumé détaillé du livre “Parler pour que les enfants écoutent”. Que de bons conseils bienveillants à suivre. C’est sur que c’est pas toujours facile de bien parler aux enfants selon l’éducation que l’on a reçu. Mais nous sommes le changement et merci pour cet article qui nous aident à progresser.
Super article, ça donne envie de lire le livre!
Je n’ai pas vraiment lu de livre sur la parentalite positive , et clairement quand les miens étaient petits, j’étais a fond côté boulot, je ne prenais pas le temps, j’étais plus en mode reproche plutôt qu’écoute. Mais ça se rattrape avec le temps !!! 😊 rien n’est jamais fichu même si je suis loin d’être parfaite. Merci pour cet article vraiment très complet.