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10 conseils pour débuter son allaitement sereinement
Quand j’attendais mon premier enfant, j’avais peu d’attentes concernant l’allaitement : “on verra bien”, “si je l’allaite trois mois, c’est déjà bien”… En fait, j’avais tellement entendu d’histoires d’allaitements ratés, que je m’étais mise en tête que réussir son allaitement, c’était un peu comme la loterie : on ne sait pas à l’avance si on fera partie des gagnants…
Finalement, grâce à un très bon accompagnement dès le début (j’habitais alors en Suisse), j’ai allaité mon fils jusqu’à 13 mois, et le deuxième est encore allaité à 26 mois ! En discutant avec d’autres mamans qui ont abandonné l’allaitement assez rapidement, j’ai compris que la plupart des échecs étaient dûs à un manque d’accompagnement et à des informations erronées véhiculées par l’entourage et une partie du personnel soignant.
Voilà donc ce que je dirais à une amie qui veut vraiment allaiter mais qui a peur de ne pas être à la hauteur !
Tu vas y arriver
Même si tu as des petits seins. Même si ta mère t’a dit qu’elle t’avait donné le biberon car elle n’avait pas assez de lait. Même si tata Martine t’a dit que son lait n’était pas assez nourrissant.
En dehors des contre-indications liées à des pathologies bien précises et des cas particuliers comme la réduction mammaire, toutes les femmes peuvent allaiter. La production de lait n’est pas liée à la taille des seins, ni au signe astrologique du bébé, ni à la météo le jour de la naissance. Les cas où l’allaitement est réellement impossible sont très rares.
La bonne nouvelle, c’est donc que si tu veux allaiter, tu peux !
Tu as assez de lait
La nature étant extrêmement bien faite, la production de lait suit la demande. Sauf dans les cas particuliers cités plus haut, toutes les femmes peuvent produire du lait en quantité suffisante pour leur bébé, à condition de donner le sein à la demande et que la succion soit efficace.
Le “manque de lait” dont parlent certaines femmes a souvent été créé artificiellement par des consignes qui disaient de donner le sein toutes les trois ou quatre heures. Or, les premières semaines, la stimulation doit être vraiment fréquente pour une bonne mise en route de l’allaitement. Les premiers jours, il est conseillé de donner le sein dès les premiers signes d’éveil, avant que le bébé ne se mette à pleurer.
Il faut aussi s’assurer que la prise du sein soit bonne pour que la stimulation soit efficace. En cas de doute, fais-toi accompagner !
Ton lait est assez nourrissant
Non seulement tu en as assez, mais en plus, il est assez nourrissant pour ton bébé ! Ton lait est adapté aux besoins de ton bébé. Plus désaltérant en début de tétée, il devient plus gras et nourrissant au bout de quelques minutes. Il évolue aussi en fonction de l’âge (du bébé, pas de la maman !). Et contrairement à une légende urbaine, même après 6 mois, le lait est encore parfait pour ton bébé.
Si le nourrisson a du mal à prendre du poids, il faut chercher ailleurs : est-ce que la prise du sein est bonne ? Y-a-t-il un frein de langue ou de lèvre qui empêche une bonne succion ? Un palais creux ? Un réflexe d’éjection fort (REF) ? Ou bien une intolérance alimentaire ?
Si une supplémentation doit être donnée, privilégier si possible le lait maternel, exprimé au tire-lait, plutôt que le lait artificiel. En effet, cela risquerait de réduire la stimulation et donc de conduire à un cercle vicieux : moins de stimulation, donc moins de production, donc plus de lait artificiel, donc moins de stimulation, etc…
Ton bébé ne tête pas uniquement parce qu’il a faim
Parfois ton bébé va réclamer le sein alors qu’il a tété il y a une heure à peine. N’écoute pas les personnes qui te diront que tu donnes de mauvaises habitudes à ton enfant en répondant à sa demande. Tu réponds juste à ses besoins : besoin de succion, besoin de proximité, besoin de chaleur… Ces tétées “non nutritives” jouent un rôle important dans la construction du lien d’attachement et sont tout sauf inutiles.
D’ailleurs, un bébé de quelques semaines ou mois n’a absolument pas les capacités cérébrales pour manipuler qui que ce soit ! Il a un besoin, un inconfort et il l’exprime de la seule manière possible pour lui : il pleure.
Si cet article vous intéresse, vous voudrez peut-être lire aussi Le mois d’or, un post-partum slow.
L’allaitement ne doit pas faire mal
Les premiers temps, disons quelques semaines, le début des tétées peut être légèrement douloureux. Il faut un peu de temps pour que le mamelon s’habitue. Par contre, les crevasses et douleurs fortes ne sont pas normales !
Pour les éviter, il faut s’assurer que la prise du sein soit correcte. Le bébé doit avoir la bouche grande ouverte et prendre bien largement autour du mamelon. Ses lèvres doivent être bien retroussées.
Si ce n’est pas le cas, il est nécessaire de te faire accompagner très rapidement par une consultante en lactation, notamment pour vérifier les freins de langue et de lèvres.
Ensuite, les premiers temps, il faut varier les positions d’allaitement : madone, madone inversée (ballon de rugby), allongée, biological nurturing (BN)…
Fais-toi accompagner dès le début pour réussir ton allaitement
Le vrai secret d’un allaitement réussi, c’est de te faire accompagner par une personne vraiment formée (pas par une sage-femme ou une infirmière de l’ancienne école qui te dit de faire têter ton bébé toutes les trois heures).
Avant, les connaissances sur l’allaitement se transmettaient de mère en fille. Malheureusement, le lobby du lait infantile est passé par là, et deux générations de mamans ont très peu allaité leurs bébés. Résultat, le savoir s’est perdu en route et il faut ré-apprendre. Parce que même si allaiter est naturel, ce n’est pas forcément 100% intuitif.
Pour être sûre de ne pas te tromper, choisis une consultante en lactation certifiée IBCLC. Et pour les cas d’urgence, tu peux joindre les associations comme Solidarilait ou La Leche Ligue, qui ont des permanences téléphoniques.
Les pics de croissance ne durent pas longtemps
Ton bébé réclame sans arrêt le sein depuis quelques heures et tu as l’impression de ne pas avoir assez de lait ? Il est probable qu’il soit en plein pic de croissance. Je le reconnais, c’est hyper stressant et il est très tentant de donner un biberon de lait artificiel à ce moment-là.
La plupart des bébés passent par ces périodes où ils réclament beaucoup le sein et ne semblent pas avoir assez à manger. Ces pics de croissance se produisent vers 3, 6 et 9 jours, 3, 6 et 9 semaines et tous les 3 mois jusqu’à un an. Leur durée est de 24 à 48h en moyenne.
La meilleure chose à faire pour réussir ton allaitement, c’est de faire téter ton enfant le plus possible, pour stimuler la lactation. Celle-ci va très rapidement s’adapter à la demande.
Le biberon peut gâcher ton allaitement
J’en ai fait les frais, et pourtant, c’était à 13 mois ! A partir du moment où mon fils a commencé à boire au biberon, il a boudé petit à petit le sein. Il faut le comprendre, c’est tellement plus facile au biberon, ça coule tout seul !
Quand bébé préfère le biberon au sein ou bien qu’il n’arrive plus à téter correctement après avoir pris le biberon, on parle de confusion sein-tétine. Cela peut se produire à tous les âges. C’est réversible mais cela peut être long et laborieux.
Pour donner du lait en ton absence, la personne qui garde ton bébé peut utiliser différentes alternatives au biberon : DAL, tasse, cuillère… Tout en sachant que le risque zéro n’existe pas !
Faire du cododo peut te sauver la vie
L’utilisation d’un berceau de cododo peut te permettre de dormir avec ton enfant en toute sécurité, sans avoir à te lever la nuit pour l’allaiter… Et ça, ça peut te sauver la vie ! Tu prends ton bébé, tu l’allaites, même couchée si tu y arrives, tu le reposes et hop tu te rendors illico, merci les hormones ! Alors que si ton bébé dort dans la chambre à côté, tu dois te lever (ou le papa), si c’est l’hiver tu as froid, tu dois prendre ton bébé, l’amener dans ta chambre, l’allaiter, te relever pour le déposer dans son lit, revenir dans le tien, et maintenant que tu es bien réveillée, essayer de te rendormir avant la prochaine tétée…
Après les premières semaines, tout roule !
Si ça te semble vraiment galère et que tu es prête à te jeter sur une boîte de lait artificiel, dis-toi que les premières semaines sont les plus difficiles et qu’ensuite, en général tout roule. Ne reste pas seule avec tes difficultés, parles-en à une personne formée. Pour ne rien regretter ensuite, ça vaut le coup de t’accrocher !
Et vous, si vous avez déjà allaité, qu’est-ce que vous diriez à vos copines ? Pour les futures mamans qui liront cet article, n’hésitez pas à partager votre expérience dans les commentaires ci-dessous !
9 réflexions sur “Réussir son allaitement : 10 conseils”
Un grand merci pour ce super article !
Moi qui ai allaité mon fils jusque son entrée en maternelle je suis 100% d’accord avec vous… y compris sur le fait que le “cododo m’a sauvé la vie” 😉
Le lait maternel est idéal pour un bébé humain : il est fait pour ! En plus il s’adapte à chaque tétée : aux besoins de croissance et d’hydratation de l’enfant bien sûr mais aussi sur le plan du soutien de l’immunité ! La nature est bien faite : le système immunitaire d’un nourrisson n’étant pas encore mature, c’est dans le lait de maman que sont fournis les anticorps qui vont l’aider à faire face à tous les petits microbes qui bouchent le nez ou font mal au ventre. Je l’ai bien vu sur mon fils : par rapport aux autres enfants de la crèche, il n’était jamais malade !
Je suggère toujours aux femmes enceintes que je reçois en consultation d’étudier vraiment la possibilité d’allaiter leur enfant, au moins les premières semaines, et idéalement le plus longtemps possible.
Et puis il y a le lien affectif aussi avec l’allaitement : lors d’une tétée, il y a l’aspect nourricier du lait bien sûr, mais aussi le peau à peau si rassurant pour les petits bouts de chou qui retrouvent le bruit des battements de coeur et l’odeur de maman comme dans le ventre … contact si apaisant pour la maman aussi !
Bref, l’allaitement est physiologiquement idéal pour la mère et l’enfant : il est de nos jours souvent mal connu et donc mis de côté pour de mauvaises raisons ce qui est vraiment dommage. Merci de le remettre en lumière avec cet article !
Merci beaucoup pour ce témoignage !
Hehe, nos articles sont bien complémentaires 🙂 J’aime bien comme tu en parles !!
Me concernant, j’ai eu la chance d’être, pour mon premier enfant, entouré de femmes qui allaitaient exclusivement (vie en collectif) donc je ne me suis même pas dit que ce serait difficile. Pourtant, j’aurais quand-même aimé avoir des conseils au début car ce n’était pas si facile que ce que j’avais imaginé ! C’est bien d’être accompagnée, de pouvoir avoir des conseils quand nécessaire.
Merci ! C’est sûr que la vie en collectif est l’idéal pour la transmission, c’est ce qui s’est malheureusement perdu dans notre mode de vie occidentale 😔
Un joli témoignage qui va enfin à l’encontre de certaines idées reçues. Ma femme et moi en avions discuté à ‘époque de l’arrivée de notre premier enfant et clairement ELLE avait changé ses habitudes pour notre second. On devrait donner l’opportunité de choisir en donnant aussi les avantages sans influencer les jeunes maman…
Merci pour ce super article. J’ajouterais 2 points supplémentaire :
-se reposer au maximum, des que le bébé dort, si possible dormir aussi, au moins au début (donc se faire aider pour l’organisation du quotidien), l’allaitement est épuisant physiquement il faut donc prendre le temps de dormir !
– manger autant, et ce que son corps réclame. L’allaitement pompe dans les réserves, de gras, de sucre, de vitamines. Ayez donc une alimentation vraiment variée et bien grasse ! Le régime ce sera pour plus tard 🙂
Merci pour ces compléments ! j’en ai d’ailleurs parlé dans l’article sur le Mois d’Or
Clairement je regrette d’avoir dû faire les frais de la désinformation pour bébé 1 que je n’ai allaité que 9 mois exclusivement, ensuite entre biberons et laitages j’ai fait les frais d’un sevrage induit à ses 12 mois. Bébé 2 a totalement refusé le biberon et je l’en remercie, nous avons réussi à partager 2 ans et demi de tétées malgré la tétine et une prise de laitage qui a du tout de même réduire ses quantités prises au sein et des débuts super difficile du fait d’un reflux carabiné (18 mois de nuits hachées menues 😖). Pour bébé 3 et mon dernier allaitement je fais le max, pas de tétine, biberon cuillère et tasse … et je croise les doigts pour que ça dure le plus longtemps possible 🤞 malgré la contrainte de temps de tirage au travail et les problèmes de prise de poids actuel, heureusement il y a des super groupes d’accompagnement sur Facebook qui sont des mines de bons conseils et qui répondent rapidement à nos questionnements de Maman. Pour ça merci les réseaux sociaux pour cette accès redonné aux connaissances perdues (comme l’accouchement sans péri également). On se sent accompagnée et moins seule et complètement tarée à vouloir accoucher sans péri et allaiter longtemps 🤪
Merci beaucoup pour ton partage d’expérience !