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Une maison plus saine : 10 actions pour limiter la pollution de l’air intérieur
Quels sont les bons gestes à adopter pour avoir une maison saine et ainsi préserver la santé de toute la famille ? Si la pollution de l’air extérieur fait régulièrement la une des journaux, on n’entend que très peu parler de la qualité de l’air de nos maisons. C’est assez paradoxal puisque c’est là que nous passons la majeure partie de notre temps : 80 à 90% en moyenne.
Selon certaines études, l’air intérieur serait jusqu’à 8 fois plus pollué que l’air extérieur : acariens, moisissures, mais aussi COV, phtalates, retardateurs de flamme… Malheureusement, cette pollution peut engendrer de nombreux problèmes de santé à court ou long terme : allergies, asthme, maux de tête… jusqu’au cancer des poumons. Les enfants et les personnes âgées y sont les plus sensibles. L’OBQI (Observatoire de la qualité de l’air intérieur) estime à 20 000 le nombre de décès annuels en France liés à la pollution de l’air intérieur. Sans tomber dans la psychose, découvrez tout de suite 10 actions à mettre en place chez vous pour assainir l’air ambiant, et les fausses bonnes idées à éviter.
Aérer et ventiler pour évacuer les substances toxiques
C’est le premier geste et le plus important en termes d’impact que la qualité de l’air intérieur. Il est recommandé d’aérer son logement deux fois par jour pendant 10 minutes minimum, avec les fenêtres grandes ouvertes pour créer un vrai courant d’air. Pas facile en plein hiver, je vous l’accorde… On peut procéder pièce par pièce pour ne pas finir congelé !
Si vous êtes allergique aux pollens, il vaut mieux aérer tôt le matin pendant les périodes de floraison. C’est à ce moment-là que les particules en suspension sont les plus faibles. Dans le cas où votre habitation se trouve près d’un axe routier à fort trafic, aérez en dehors des heures de pointe. Dans certains cas, l’achat d’un purificateur d’air peut être un moyen de compenser la mauvaise qualité de l’air extérieur.
Installer une VMC (Ventilation Mécanique Contrôlée) est une bonne idée car elle permet de renouveler l’air en continu, et de faire baisser le taux d’humidité. Le top : une VMC double flux qui permet de récupérer les calories de l’air expulsé pour chauffer l’air entrant, limitant ainsi les déperditions énergétiques. La VMC ne remplace cependant pas l’aération. De plus, pour être efficace, elle doit être correctement entretenue, notamment en changeant les filtres selon les recommandations du fabricant. Sinon, elle peut devenir une source de pollution !
Autre bonne pratique : aérer pendant et après avoir fait la cuisine, ainsi que lorsqu’on fait des travaux car ces activités génèrent beaucoup de polluants chimiques.
Contrôler le taux d’humidité dans l’air
Si des tâches noires, vertes ou blanchâtres apparaissent sur vos murs ou plafonds, il est probable que l’air de votre maison soit trop humide, ce qui favorise le développement de moisissures. Celles-ci peuvent causer des irritations des yeux, du nez et de la gorge, de la toux, augmenter la fréquence et la gravité des crises d’asthme… Idéalement, l’hygrométrie devrait rester entre 40 et 60%.
L’humidité est également propice aux acariens, ces sympathiques petites bêtes qui se nourrissent de nos peaux mortes, de poils d’animaux et… de moisissures. Associée à la chaleur, c’est le combo fatal ! C’est pourquoi il faut éviter de surchauffer nos logements (en plus de faire des économies d’énergie, of course). La température idéale d’une chambre se situe entre 17°C et 19°C, celle des pièces de vie aux alentours de 19-20°C.
Les bons gestes pour faire baisser le taux d’humidité :
- Si possible, aérer la salle de bain après avoir pris un bain ou une douche
- Si votre intérieur a tendance à être humide, évitez d’y faire sécher du linge, ou alors faites-le dans une pièce aérée
- Aérez quand vous cuisinez ou dès que vous constatez de la condensation sur les fenêtres
- Placer un bol de gros sel dans les pièces humides, c’est un bon absorbeur d’humidité
Fumer dehors : la base pour une maison saine
Ça parait évident, mais ça ne mange pas de pain de le répéter ! On trouve quelque 250 substances toxiques dans la fumée de tabac. Le tabagisme passif fait des ravages parmi les enfants. Donc pas de négociation possible, pour la santé de toute la famille, le tabac c’est dehors (et c’est tabou aussi) !
Choisir des meubles à faible émission de polluants
Les meubles à bas coût en panneaux de particules contiennent des colles qui émettent des Composés Organiques Volatils (COV). Le plus répandu est le formaldéhyde, reconnu par le Centre International de Recherche contre le Cancer (CIRC) comme cancérogène avéré pour l’Homme.
Donc pour limiter les COV, il est préférable de choisir des meubles en bois massif, non traités, et d’appliquer soi-même un produit de protection sain, comme une huile ou de la cire d’abeille. Sinon, on peut opter pour des meubles d’occasion, qui auront déjà évacué la plus grande partie des COV. Si vous tenez vraiment à acheter du neuf, préférez des meubles qui portent la marque NF Environnement ou Ecolabel européen, et placez-les en quarantaine dans une pièce aérée pendant plusieurs semaines avant de les installer à leur place définitive, surtout si c’est dans une chambre d’enfant !
Utiliser des produits d’entretien sains et naturels
Faire le ménage, c’est bien sûr indispensable pour garder une maison saine ! En particulier, il est important de faire la chasse à la poussière : elle accumule les polluants. Là où le bas blesse, c’est souvent au niveau des produits utilisés. En plus d’être très nocifs pour l’environnement, la grande majorité des produits d’entretien conventionnels émettent des COV. A court terme, ils peuvent provoquer des allergies, et à plus long terme des maladies graves comme des cancers.
Les alternatives : du vinaigre blanc, du savon noir, du savon de Marseille, du bicarbonate et du percarbonate de soude. Il est inutile de vouloir tout désinfecter dans la maison car l’excès d’hygiène nuit à notre système immunitaire 🙂 Dites adieu à la Javel !
Parfums, encens et bougies parfumés : les ennemis d’une maison saine
Qui n’a jamais tenté de masquer une mauvaise odeur par un petit coup de désodorisant ou une bougie parfumée ? Mauvaise idée : cela ne fait qu’ajouter des polluants supplémentaires ! Le parfum “brise marine”, sur le papier ça a l’air très naturel mais en réalité c’est un concentré de substances chimiques. Pareil pour l’encens, qui dégage entre autres du benzène, un hydrocarbure classé comme cancérigène. Si vous avez du mal à vous en passer, n’en faites pas brûler tous les jours, adaptez le temps de combustion au volume de la pièce et aérez après utilisation. Les bougies classiques, mêmes non parfumées d’ailleurs, libèrent elles-aussi des substances nocives.
L’alternative : une bougie à la cire d’abeille ou de soja, et éventuellement de temps en temps des huiles essentielles. Quand vous passez l’aspirateur, vous pouvez placer de la lavande ou du romarin dans le sac : toute votre maison sentira la provence !
Choisir des matériaux non-toxiques pour les murs et le sol
Depuis 2013, le niveau d’émission de COV dans les matériaux de construction est indiqué par une lettre, de A+ à C. A prendre en compte lorsque vous voulez refaire la déco ! Attention quand-même, les critères de notation ne sont pas très stricts.
Les peintures classiques, même à l’eau, émettent beaucoup de COV pendant plusieurs semaines, voire mois ou même années ! Le papier peint, quant à lui, contient souvent une couche de PVC qui émet aussi des polluants, tout comme la colle utilisée lors de la pose.
Les alternatives : des peintures écologiques (Pure &Paint, Algo ou Colibri, par exemple), ou bien des peintures faites maison : à la chaux, au blanc de Meudon ou encore à base de farine, comme la peinture suédoise, par exemple. Certains papiers peints intissés, sans PVC, imprimés avec des encres sans solvants (labellisé Imprim’Vert) et posés avec une colle maison à base de farine peuvent être une autre solution saine.
Pour le sol, les choix les plus sains sont :
- le plancher en bois massif brut
- le carrelage en grès,
- le vrai linoléum (fabriqué avec de l’huile de lin, contrairement au lino en PVC qui contient des phtalates)
- le liège naturel
- le jonc de mer, la jute naturelle et la fibre de coco
Attention à la moquette et aux tapis, dont les colles libèrent des COV, et éventuellement des retardateurs de flamme. Choisissez plutôt une version en pure laine ou en coton bio ou au minimum labellisé Oeko-tex.
Dormir au naturel pour mieux respirer
Nous passons un tiers de notre vie à dormir. D’où l’importance de choisir sa literie avec soin, et pas seulement pour le confort !
La grande majorité des matelas et oreillers contiennent de la mousse de polyuréthane, émettrice de COV, et sont traités contre les acariens, les moisissures et éventuellement aspergés de retardateurs de flamme… Ça part d’une bonne intention, mais on se retrouve à dormir sur un bon cocktail chimique !
Il existe des alternatives : des matelas en latex naturel, en laine, en fibre de coco… Pour faire votre choix, vous pouvez vous fier les yeux fermés au comparatif de matelas du site Objectif Bébé Bio. Au niveau des couettes vous pouvez choisir de la laine, du coton bio ou tout simplement des plumes, en faisant attention aux traitements utilisés. C’est plus cher, oui, mais ça en vaut la peine, surtout que c’est aussi bien meilleur pour l’environnement !
Pour ma part, j’ai choisi un matelas et un oreiller en latex naturel, ainsi qu’une couette 4 saisons en laine bio (GOTS). Mes enfants ont, eux, un oreiller en laine certifiée bio (GOTS). D’ailleurs, si vous souhaitez plus d’infos sur les articles que j’ai utilisés pour mes enfants, je vous invite à lire mon article “Une liste de naissance minimaliste et écologique”.
Évidemment, aussi naturelle qu’elle soit, la literie doit être nettoyée régulièrement pour éliminer la poussière et les acariens.
Bannir les bouquets de fleurs
Quoi ?? C’est surprenant, je vous l’accorde. les fleurs en elles-mêmes ne posent pas de problème, à moins que vous n’y soyez allergique. Mais la grande majorité des fleurs coupées vendues en France sont issues de l’agriculture intensive et viennent de (très) loin. Elles sont très copieusement arrosées de pesticides en tous genres, qui se retrouvent… chez vous. Alors pour garder une maison saine sans vous fâcher avec votre amoureux·se, cherchez autour de chez vous, souvent sur les marchés, des petits producteurs en France, qui font pousser des jolies fleurs de manière éco-responsable 😉
Devenir minimaliste, une autre façon de rendre sa maison plus saine
Moins vous avez d’objets, moins ils polluent votre intérieur, et plus il est facile à nettoyer ! Le minimalisme est un mode de vie qui tend à se développer, pourquoi ne pas vous y mettre vous aussi ? Vous trouverez dans cet article tout ce que vous devez savoir pour vous lancer dans l’aventure 😉
En résumé
Pour préserver la qualité de l’air de votre maison, et par la même occasion la santé de toute la famille, il faut veiller à :
- Aérer fréquemment
- Fumer dehors (ou ne pas fumer)
- Surveiller l’humidité
- Bien choisir ses meubles
- Bannir les bougies parfumées, l’encens et les sprays désodorisants
- Choisir des peintures et revêtements de sol à faible émission de COV
- Utiliser des produits d’entretien naturels
- Opter pour une literie saine
- Aller vers un mode de vie plus minimaliste
J’espère vous avoir donné quelques clés utiles pour respirer un air plus pur chez vous. Surtout, gardez en tête qu’il est impossible d’éliminer toutes les sources de pollution. Donc restez zen et dites-vous bien que chaque petit geste compte !
Si vous pensez que cet article peut être utile à quelqu’un de votre entourage, vous pouvez le partager via les boutons à gauche du texte. Merci à vous !
13 réflexions sur “Maison saine : limiter la pollution de l’air intérieur”
Merci pour cet article très informatif ! Vous abordez un sujet crucial, souvent négligé, avec beaucoup de pertinence. J’ai particulièrement apprécié les conseils pratiques sur l’aération et les choix de matériaux. C’est un véritable rappel que nos maisons, censées être des refuges, peuvent également être des sources de pollution. Je me demande cependant comment intégrer ces bonnes pratiques dans le quotidien sans se sentir submergé. Peut-être un petit guide de démarrage étape par étape serait utile pour ceux qui souhaitent faire de grands changements progressivement ? Merci encore pour votre travail précieux et engageant !
Merci pour ce gentil commentaire et pour vos suggestions. Je garde ça dans un coin de ma tête. 😊
Merci pour cet article extrêmement complet !
Concernant le fait d’aérer les pièces, j’ai une question depuis longtemps, peut-être avez vous un avis / une étude sur le sujet ? Je m’interroge sur l’intérêt quand on habite en centre ville, avec toute la pollution des voitures sous sa fenêtre ?…. Ne vaut-il pas mieux laisser la VMC faire le job ?
Merci pour ton article et en effet concernant les encens il ne faut pas en abusé même si ça bon !
Merci pour cet article très complet et super intéressant ! Mention spéciale aux bouquets de fleurs, je n’en achète pas souvent mais je n’imaginais pas à quel point cela pouvait disperser des pesticides à l’intérieur ! Je vais tester la peinture Algo, elle me fait de l’œil depuis quelques temps et je n’ai vraiment pas envie de passer par une peinture classique ultra polluante. D’ailleurs ça serait super intéressant aussi d’avoir des idées de plantes depolluantes 😃 si jamais ça t’inspire 😉
Merci ! Pour les plantes dépolluantes, je n’en ai pas parlé parce que pour l’instant ça manque de données fiables au niveau des effets réels. Disons que ça ne peut pas faire de mal mais ça ne va pas non plus complètement changer la donne si l’air est pollué.
Je n’avais pas idée que les fleurs coupées présentaient beaucoup de pesticides. C’est un sujet intéressant, peut-être un jour, pourrons-nous acheter des fleurs bio… ? ou peut-être cela existe déjà ? Sinon, pour ma part, je suis aussi convaincue que nous accumulons beaucoup de polluants dans nos intérieurs et nous n’en parlons pas assez à mon sens. Merci de cet article
Oui c’est possible d’acheter des fleurs bio et locales ! Il y a plusieurs producteurs près de chez moi, présents sur le marché et dans une boutique 😊
Super article très complet ! Moi aussi j’ai été étonnée par ces chiffres et j’ai appris quelques nouveautés. Et pour tout le reste, c’est important de le relire car certaines bonnes pratiques ne sont malheureusement toujours pas des habitudes même en le sachant. Alors merci pour ces precieux rappels.
Merci pour cet article ! Actuellement enceinte, les astuces pour accueillir notre futur.e petit.e dans une maison saine sont précieuses 🥰
Félicitations !
Merci pour cet article vraiment complet et intéressant. Je suis surprise de lire le nombre de décès liés à la pollution de l’air intérieur! Nous habitons au Canada et été comme hiver (même par -25 degrés), j’aère tous les jours la maison ;). Par contre je n’avais aucune idée du problème que peuvent poser les bougies et l’encens (que j’apprécie beaucoup)… Comme tu dis, ce sont les petits gestes qui compte. Merci encore, c’est un sujet vraiment intéressant!
Wawww…. J’ai beaucoup de changements à faire dans mon petit appartement !
Il y a plein de choses que je ne savais pas, mais en te lisant, ça paraît logique !
Merci !